En son règlement cosmétique 1223/2009/CE, le Parlement Européen et le Conseil de l’Union Européenne insistant sur la nécessité de normes harmonisées, claires et garantissant un niveau de protection élevé de la santé humaine. Et en matière de substances parfumantes, l’IFRA structure une quantité impressionnante de données scientifiques, afin de les couler en normes. Ces normes IFRA se voulant harmonisées, claires et garantes de la sécurité du consommateur.
1- l’IFRA [International Fragrance Association] au service de l’industrie des cosmétiques & parfums
L’IFRA [International Fragrance Association] est une association à portée mondiale ayant son siège social à Genève et son centre d’opération à Bruxelles. Fondée en 1973, elle est notamment active dans l’apport d’informations scientifiques à destination de l’industrie des parfums, et particulièrement dans l’édition de normes permettant l’utilisation des ingrédients parfumants en bonne sécurité.
Ses membres et supports financiers sont de nombreuses entreprises actives dans les parfums & cosmétiques, qui confient à l’IFRA le soin d’étudier la sécurité des fragrances. La connaissance scientifique est ainsi mutualisée [avec une réduction des coûts], optimalisée [la mise en commun des ressources permet des études plus approfondies] et harmonisée entre toutes les industries qui les suivent.
L’IFRA est depuis 2016 dirigée par Martina Bianchini, titulaire d’une licence en sciences de la terre de l’université de Trèves en Allemagne et d’une maîtrise en sciences de l’environnement et toxicologie de l’université de Louisiane aux États-Unis.
2- les connaissances scientifiques évoluent
Et le 10 janvier 2020, l’IFRA a publié le quarante-neuvième amendement à ses normes pour l’utilisation sûre des ingrédients de parfumerie.
Bien entendu, Copaïba travaille déjà largement avec les normes IFRA, entre autres sources scientifiques, dans l’évaluation de la sécurité de vos cosmétiques. Mais nous nous référerons désormais à ce quarante-neuvième amendement [49th amendment, comme l’écrit l’IFRA] en nos analyses. Et insisterons encore davantage sur le fait qu’une bonne évaluation de la sécurité d’un cosmétique ne peut se faire que via la bonne connaissance des ingrédients qu’il contient – dont les huiles essentielles par exemple.
Cette modification des normes précédentes apporte plus de précisions, basées sur des études plus techniques, quant à la sécurité des parfums. Et en particulier, de l’utilisation des huiles essentielles en cosmétique. On y retrouve notamment un double classement, approfondi, des catégories de cosmétiques [soins des cheveux, soins du visage, soins du corps, soins pour bébés, …] et des ingrédients [ingrédients qui ne devraient pas se retrouver dans les cosmétiques, ingrédients qui peuvent s’y retrouver mais en quantités limitées, ingrédients dont la qualité est à surveiller, …].
À titre d’exemple, ce quarante-neuvième amendement liste quelques huiles essentielles, certaines en recommandant de ne pas les incorporer en cosmétique [boldo, cade, …], d’autres en signalant leur phototoxicité [angélique, cumin, bergamote, mélisse, …], d’autres encore en mettant en évidence le risque d’allergie et/ou sensibilisation [verveine, …]. Le tout au travers de fiches détaillées identifiant clairement l’huile essentielle concernée et les doses tolérables selon chaque catégorie de cosmétique [il en existe 22 selon l’IFRA 49th]. Mais reprend aussi des substances individuelles que l’on retrouve dans les huiles essentielles, comme les asarones de la verveine, le cédrène du vétiver ou de l’immortelle, l’alcool anisique de la vanille ou du cassis, l’estragole du fenouil ou de la myrte, … . La liste est longue, et l’IFRA édite pour chacune de ces substances une fiche tout aussi détaillée reprenant l’identité de la substance, sa concentration dans les ingrédients naturels comme les huiles essentielles, les doses tolérables selon chaque catégorie de cosmétique …
Bien sûr, ces normes IFRA se croisent avec d’autres. Par exemple, le methyleugenol [contenu dans les huiles essentielles de basilic, de rose, d’ylang, …] est limité par l’IFRA à 0.00058% pour les cosmétiques de catégorie 5C [les cosmétiques pour les mains], alors que le législateur le limite à 0.00020% pour ce même type de cosmétiques [1223/2009/CE ann. III n°102]. L’IFRA éditant des recommandations et le législateur des obligations, c’est bien sûr ce dernier qu’il conviendra de suivre. À contrario, le législateur peut ne pas limiter une substance, mais l’IFRA en recommander des concentrations maximales : le farnésol – présent dans les huiles essentielles de néroli, d’ylang, de palmarosa, … – est ainsi listé 1223/2009/CE ann. III n°82 mais juste pour exiger l’indication de sa présence dans la liste des ingrédients dès qu’il dépasse 0.001% dans un lait corps [cosmétique de catégorie 5A], alors que l’IFRA recommande de ne pas dépasser 0.29% pour ce type de cosmétique; et la sécurité du cosmétique exige donc que nous suivions ici l’IFRA plutôt que le législateur.
3- Copaïba, un spécialiste au service de vos cosmétiques
Copaïba reste un spécialiste des cosmétiques naturels, et des huiles essentielles en particulier, ce compris dans l’évaluation des limites permettant leur usage en toute sécurité : quantités et/ou concentrations tolérables, risques d’allergies et/ou de sensibilisation, risques d’irritation, photo-toxicité, utilisation chez la femme enceinte, … tout cela est analysé en nos dossiers, mais aussi en nos formules lorsque nous construisons vos cosmétiques. Et chacun de ces points doit conclure à la parfaite sécurité du cosmétique avant sa mise sur le marché européen.
Enfin, nous l’avons écrit, l’IFRA vient d’éditer son quarante-neuvième amendement. Qui dont précise, complète, apporte un éclairage parfois nouveau sur la sécurité – notamment – des huiles essentielles en cosmétique. C’est peut-être l’occasion de se souvenir de ce que Copaïba écrivait sur ce blog : un dossier cosmétique n’est pas éternellement figé. Nous y expliquions pourquoi un dossier doit régulièrement être réévalué, en vue de le compléter, de l’amender, et surtout de vérifier que le cosmétique répond toujours bien aux exigences du législateur et démontre son innocuité au regard des meilleures connaissances scientifiques raisonnablement disponibles. Si donc votre cosmétique contient des huiles essentielles ou des substances parfumantes, peut-être serait-il sage de le réouvrir sous les lumières de ce quarante-neuvième amendement IFRA.