Professionnelles, cessez de touiller clandestinement !

Le 25 mai 2018, sous le titre « exigez une attestation ! » nous attirions l’attention des esthéticiennes et autres responsables de centres de soins ou d’espace wellness, sur l’importance qu’il y a à utiliser des cosmétiques nantis d’un dossier d’information sur le produit.

Car ce terme « dossier d’information sur le produit » renvoie à une exigence légale [règlement européen 1223/2009/CE art. 11] et y contrevenir fait grandement courir le risque de subir les foudres du législateur et tous les ennuis correspondants. Et donc nous suggérions à ces professionnelles de la beauté d’exiger de leur fournisseur de cosmétiques une attestation quant au fait qu’ils soient nantis d’un dossier d’information en bonne et due forme, rédigé par une personne habilitée, et concluant notamment à la sécurité du cosmétique.

Mais une autre remarque nous semble pertinente … En effet, bon nombre de spas, de centres de bien-être, d’esthéticiennes préparent leurs propres cosmétiques, ne serait-ce qu’en mélangeant des huiles essentielles et des huiles végétales pour en faire des produits de soin ou de massage.

Et suivons donc la logique de ce fameux règlement européen 1223/2009/CE :

Par produit cosmétique, on entend « toute substance ou tout mélange des­tiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain [épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes] ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principale­ment, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles » [1223/2009/CE art. 2]. Autrement dit, une huile de massage, qui est bien « une substance ou un mélange des­tiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain » « en vue de le parfumer, d’en modifier l’aspect, de le protéger, de le maintenir en bon état » est, selon les termes de la loi, un cosmétique [sauf si votre huile de massage ne parfume pas, ne protège pas, ne protège pas, ne maintien pas la peau en bon état – mais dans ce cas, vous risquez de ne pas garder vos clientes longtemps !].

Vous distribuez, consommez, utilisez cette huile de massage [qui est donc un cosmétique, comme nous venons de le démontrer] dans le cadre d’une activité commerciale [votre spa, votre institut de beauté, …] , et donc elle doit être conforme à toutes une série de prescrits visant à en garantir la sécurité. Cette conformité étant entre autre garantie par la rédaction du dossier d’information sur le produit [1223/2009/CE art. 11]. La personne en charge du dossier – rappelons qu’elle doit être nantie d’un diplôme universitaire en pharmacie, toxicologie ou médecine [1223/2009/CE art .10 point 2] – allant vérifier, point par point, que le cosmétique utilisé [vos soins de beauté, vos maquillages, vos huiles de massage, vos enveloppements, vos vernis à ongles, …] répond aux exigences du législateur, garantit la sécurité du consommateur et même ne le trompe pas par des allégations fantaisistes. Nous ne faisons que répéter ce que nous écrivions le 25 mai 2018 : les produits cosmétiques que vous utilisez dans votre institut de beauté doivent être conformes à la loi, et en particulier être nantis d’un dossier d’information sur le produit.

Donc, votre cosmétique, votre huile de massage « maison » – d’une grande qualité, nous n’en doutons pas et là n’est absolument pas la question – doit notamment avoir fait l’objet d’un dossier d’information 1223/2009/CE art. 11, ce dossier doit être régulièrement réactualisé en fonction des avancées scientifiques et/ou des évolutions législatives, il doit avoir été dressé par une personne titulaire d’un diplôme universitaire en pharmacie, toxicologie ou médecine, et ce dossier doit avoir conclu à la pleine conformité du cosmétique avec les lois et règlements en vigueur.

Sinon, les choses sont claires : vous agissez en dehors de la loi. Chose que nous ne pourrions vous conseiller, ne serait-ce que pour ne pas continuer d’exercer votre activité dans la hantise d’une visite du fonctionnaire mandé par le SPF santé Publique pour un quelconque contrôle.

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